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Communiqué de presse More Fugitive Than Light

Par Richard Milazzo et collages de Daniel Rothbart

Tsukuda Island Press / Date de publication : juillet 2024 / Prix : 27 / en tissu / 256 pages / ISBN:1-893207-50-1 // 978-1-893207-50-9 / Disponible sur Amazon.com et chez divers autres vendeurs de livres http://edgewisepress.org

Depuis que l’écrivain Richard Milazzo (qui ne supporte pas le terme de « poète » évoluant dans un monde impérialiste de multinationales et qui préfère se considérer simplement comme un « voyageur culturel »), ainsi que l’artiste Daniel Rothbart (un sculpteur – que l’on pourrait même décrire comme un bouddhiste laïc, du moins en esprit – qui insère ses formes plutôt énigmatiques dans des cartes postales anciennes réappropriées et des images de type cartes postales), ont commenté chacun l’oeuvre de l’autre dans More Fugitive Than Light: Poems of Rome, Venice, Paris, 2016-2017, il est donc logique de mentionner leurs opinions respectives dans cette collaboration. Les deux partagent une approche particulière de l’art de la négociation (ou de la collaboration), même quand elle teste les seuils asymptotiques ou la demi-science de la tolérance esthétique.

            À propos des collages de Rothbart, l’auteur écrit : « C’est toute la question, inhérente au travail de Rothbart dans son ensemble, comme dans ses collages, par exemple, une oeuvre donc qui semble ne pas avoir de centre précis, de façon intentionnelle, ni de symbole iconique arrêté ou ce qui signifie : quel sens ont ces entités, ces créatures faites d’aluminium et de sphères en verres récupérées qui, détachées de leurs filets de pêche au large du Japon, ont dérivé à travers les océans pour venir s’échouer sur nos côtes pacifiques, ci, aux Etats-Unis, et qui, une fois assemblées, semblent flotter, voler dans et hors d’une multitude d’univers, tels des satellites qui orbiteraient, traversant plusieurs galaxies, sans ne jamais laisser de signifié stable ? S’agit-il de périphéries sans centres ou de centres sans périphéries ? Parce que, comme Yeats l’a dit un jour, ‘le centre ne tient pas’ et ‘ne tiendra pas’, ou parce que Rothbart pose la question connexe que Rilke a posée un jour dans l’une de ses élégies magistrales mais mystérieuses : ‘Qui, si je criais, m’entendrais parmi les ordres angéliques ? Et même si l’un d’eux daignait soudain me serrer contre son cœur, je m’évanouirais dans la force de son existence plus forte. Car la beauté n’est rien d’autre que le début de la terreur que nous sommes à peine capables de supporter’. »

Et voici ce que l’artiste a écrit à propos des vers de l’auteur : « Ses textes traversent les frontières culturelles, géographiques, temporelles, idéologiques et politiques, unis par une sensibilité unique et informés par une relation multidimensionnelle avec le langage. Sa passion pour ce qui est imprimé englobe non seulement son travail bien connu de conservateur de galerie, de critique d’art contemporain et d’érudit indépendant, mais aussi les formes littéraires qu’il utilise dans ses vers : ce qu’il a appelé dans le passé, son ‘histoire et poèmes historiques’ et ses ‘faux sonnets’. L’œuvre publiée reflète sa fascination pour diverses cultures, contournant une relation d’amour-haine avec sa ville natale de New York et embrassant de nombreuses villes historiques d’Europe, telles que Paris et Venise, et d’autres destinations comme en Extrême-Orient: Saïgon, Phnom Penh, Séoul, Tokyo et Kyoto. »

         « Cependant, Richard n’idéalise pas les cultures lointaines mais écrit sur les sujets qu’il a choisis avec empathie et avec pathos. Hiroshima, Nagasaki et les camps de la mort d’Europe de l’Est ne sont jamais loin dans sa pensée et il les perçoit comme une réalité omniprésente. Si Shelley a écrit que ‘la poésie lève le voile sur la beauté cachée du monde et fait en sorte que les objets familiers soient comme s’ils ne l’étaient pas,’ alors les vers de notre auteur sont également consacrés à lever le voile cachant l’indécence de ces mondes plus sombres de l’humanité (il semble penser qu’il y en a beaucoup, un à chaque coin de rue), et nous en rapproche courageusement. »

            « C’est dans l’esprit de ce contexte sombre que l’auteur nous invite à prendre à cœur les paroles de l’emblème au début de ce livre : ‘À propos de la lumière, nous en savons un peu ; mais qu’en est-il de l’obscurité au bout du tunnel, de la tendresse qui meurt, alors même qu’elle nous inonde, condamnés que nous sommes à le répéter, tel un mantra qui nous aurait été donné dans le Livre des Morts ?’ pour faire écho aux paroles infâmes de J. Robert Oppenheimer ‘Maintenant, je suis devenu la mort, le destructeur des mondes’ dans le Bhagavad Gita. »

            More Fugitive Than Light contient deux essais d’introduction et 68 collages qui tentent de refléter les vers de manière analogique. Il n’y a ici rien de pusillanime dans les vers ou les collages, même s’ils nous paraissent profondément romantiques et même spirituels. À propos du travail de Rothbart, en général, Wayne Koestenbaum écrit : « Rothbart est un maître des surfaces sereines et chatoyantes, et des profondeurs qu’elles cachent ; Artificier, flâneur, ruminateur, vagabond, érudit, il ne semble pas habiter le temps contemporain, mais habiter simultanément plusieurs temporalités, comme Spinoza se projetant astralement dans le corps souple d’un situationniste, puis revenant en arrière pour jouer dans Ben-Hur, et s’effondre un peu plus loin pour glisser sur Le Radeau de La Méduse qui ne se noie jamais. »

       Rothbart écrit : « Je pense que la crainte de Richard de se révéler être un ‘touche-à-tout, [mais] un maître dans aucun domaine’ est totalement injustifiée. Mais même dans le pire des cas, ce qu’il croit sûrement être son destin, ce qu’il faut retenir, c’est que cette phrase a été inventée à l’origine pour critiquer l’acteur devenu dramaturge William Shakespeare ! Ce n’est pas une mauvaise référence finalement, même si Shakespeare devait être jeté sous le bus du politiquement correct et de la cancel culture, et que cette partie du canon sera également annulée et Shakespeare décanonisé. »

IMPRIMEUR DE L’ÎLE DE TSUKUDA

HAYAMA – TOKYO

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